Avec les récentes évolutions législatives et budgétaires, l’année 2025 s’annonce déterminante pour la rénovation énergétique des logements en France. Les mesures de MaPrimeRénov’ et d’autres dispositifs subissent des modifications importantes. Cet article plonge au cœur des nouvelles régulations et aides disponibles à partir du 1er janvier 2025.
Les ajustements majeurs de MaPrimeRénov’
Pour l’année 2025, plusieurs modifications impactent directement MaPrimeRénov’, l’une des principales aides publiques dédiées à la rénovation énergétique des habitats en France. Dans des départements comme les Côtes-d’Armor, où de nombreux ménages dépendent de ces subventions pour améliorer leurs logements, la diminution du budget alloué, réduit à 2,3 milliards d’euros, soit un milliard de moins par rapport à l’année précédente, pourrait avoir des conséquences significatives. Ce replâtrage budgétaire entraîne inévitablement une baisse des subventions disponibles
Taux d’écrêtement : augmentation progressive
Dès le mois de janvier 2025, les taux d’écrêtement vont augmenter pour plusieurs catégories de ménages. Conçus pour limiter le cumul des aides locales et de MaPrimeRénov’, ces taux sont revus à la hausse afin de pouvoir financer une plus grande part des travaux nécessaires :
- Ménages très modestes : 100 % (inchangé)
- Ménages modestes : 90 % (au lieu de 80 %)
- Ménages intermédiaires : 80 % (au lieu de 60 %)
- Ménages aisés : 50 % (au lieu de 40 %)
Le recours à un accompagnateur rénov’ reste obligatoire dans le cadre des projets d’envergure qui entraînent un saut d’au moins deux classes énergétiques sur le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE).
Certificats d’économies d’énergie : quelles nouveautés ?
En 2025, plusieurs changements concernant les Certificats d’économies d’énergie (CEE) sont attendus. Connus pour être un levier financier efficace dans la transition écologique, ils font l’objet de diverses évolutions selon des arrêtés publiés en 2024.
Modifications spécifiques aux opérations standardisées
Trois nouvelles fiches d’opération standardisée voient ainsi le jour, répondant principalement à la valorisation énergétique de la chaleur fatale dans le secteur industriel :
- IND-UT-137
- IND-UT-138
- IND-UT-139
De plus, certaines aides comme le « Coup de pouce Thermostats connectés » seront supprimées à partir de 2027, tandis que d’autres assistances techniques seront maintenues et adaptées aux besoins dès le début de 2025.
Impact sur les différents types de travaux de rénovation
L’année prochaine voit aussi l’ajustement des barèmes de financement pour divers travaux de rénovation thermique. En voici quelques exemples notables :
Systèmes de chauffage au bois
Ces systèmes verront leur taux de financement diminué d’environ 30 %, conformément aux nouveaux budgets alloués. Une décision qui influe lourdement sur les choix des ménages, notamment des foyers aux revenus intermédiaires et supérieurs.
Travaux d’isolation
La notion de « parcours par geste » est consolidée, offrant toujours la possibilité aux maisons individuelles classées F ou G de réaliser des rénovations mono-geste sans obligation de remplacer leur système de chauffage. Cette simplification devrait inciter davantage de propriétaires à entreprendre de petits travaux progressifs plutôt qu’un projet de grande envergure.
Ventilation mécanique contrôlée double flux
Dès 2025, cette installation sera éligible à condition d’être associée à un geste d’isolation. Cela assure une ventilation et une isolation cohérentes, optimisant ainsi les performances énergétiques globales du bâtiment.
Cas particulier : les bonus de sortie de passoire thermique
Pendant encore une année, jusqu’en janvier 2026, les logements qualifiés de passoires thermiques (notes DPE F ou G) conservent leur admissibilité aux aides pour des travaux par gestes simples. Ces logements peuvent se voir attribuer un bonus supplémentaire s’ils sortent du statut de passoire thermique, c’est-à-dire s’ils gagnent au moins quatre classes énergétiques grâce aux rénovations engagées.
Réductions des avances de MaPrimeRénov’ pour les ménages très modestes
Ménages | Avance maximum jusqu’en 2024 | Nouvelle avance en 2025 |
---|---|---|
Ménages très modestes | 70% | 50% |
Cette réduction de l’avance maximale touche particulièrement les foyers les plus précaires, qui devront trouver des solutions provisoires avant de percevoir le remboursement total de leurs frais de rénovation.
Afin d’y voir clair : simulations financières
Il est également crucial de comprendre comment ces nouvelles conditions se traduisent concrètement pour les ménages. Prenons l’exemple suivant :
Simulation exemple
Un ménage de catégorie jaune veut effectuer des travaux améliorant son logement de trois classes énergétiques. Voici ce que cela implique :
- Coût Total Hors Taxes (HT) : 60 000 €
- Coût Total Toutes Taxes Comprises (TTC) : 63 300 €
- Taux de financement : 70 % x 55 000 € HT = 38 500 €
- Taux d’écrêtement : 80 % x 63 300 TTC = 50 640 €
Grâce à la combinaison des taux de financement et d’écrêtement, il est possible d’obtenir des aides couvrant une large partie des dépenses.
Au final, malgré une diminution du budget alloué à MaPrimeRénov’ et des ajustements notables, les dispositifs d’aide restent nombreux et permettent d’accompagner efficacement les ménages français dans leur démarche de rénovation énergétique. Adapter ses plans et se renseigner en amont apparaît plus que jamais indispensable pour tirer au mieux parti de ces aides en 2025.